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Poésie Sabine-Aussenac

Poésie française: Sabine Aussenac

Poésie Sabine-Aussenac
63 ans
France
Situation professionnelle
Porteuse de projet
Ouverte aux opportunités
Présentation
Balivernes que les carcans !
https://sabineaussenacpoesie.home.blog/2019/04/22/journee-de-la-terre/
Quelle désolation que ces querelles de clocher autour d'un art minoré de force, avec d'une part ces "concours de poésie"-vaches à lait des organisateurs qui parfois réclament des sommes folles et offrent ensuite trois poussières de livres et des "médailles", comme à des généraux-poètes-, et où l'on exige de surcroît souvent de la "poésie classique", et d'autre part les grandes maisons qui paradoxalement ne publient que l'épure de la modernité, loin de tout classicisme.

Car un bon poète est un poète "mort", ou alors un poète dont de rares mots, jetés sur page blanche comme neige fragile, nous interpellent faiblement, derniers mohicans d'un art compassé, qui se murmure en alcôves de mots, ou qui se beugle, lorsque les dits poètes se piquent de hurler leur modernité en festivals de rues, nouveaux baladins, faisant du poème un gueuloir.

Au milieu de ces assourdissants silences, les revues, caviar intellectuel circulant parmi une élite d'initiés... Et tout autour, ces milliers d'internautes décriés par certains, car dépeints comme maladroits, et parfois méprisés, car traités ouvertement, sur des forums ou dans des essais, d'incultes...Alors que leurs mots sont merveilles vives, cristaux de vérité, espérances folles!! Car la poésie VIVANTE, c'est la leur ! C'est bien cela, la poésie, ce sont ces maladresses rimées qui partout fleurissent sur le net, alors qu'on voudrait nous faire croire que "les Français" ne lisent, n'écrivent ou n'achètent pas de poésie...

J'ai eu récemment la joie d'aller chercher un second prix dans une bibliothèque, auprès d'un jury simple et plein de coeur. Non loin d'un merveilleux cloître roman, une salle comble a applaudi nos textes lus par des conteurs, et nous avons reçu de très généreux bons d'achat ; la presse était là.

La poésie, ce jour là, a été dialogique, au sens des méridiens de Celan, elle a été fraternelle, elle a été passage : une fillette de 10 ans avait fait un merveilleux petit texte sur "Ma campagne au Maroc", aux côtés de mon petit texte "De Toulouse à Tafraout", justement l'un de mes premiers écrits, après ma rencontre fortuite avec le poète marocain Farid Mohamed Zalhoud, au hasard d'un...forum...

Car la poésie se déclame aussi bien sous des tentes berbères que devant un paysage ravagé par le tsunami, ou au coin d'un néflier. La poésie est aussi ancienne que le monde. Les hommes ont besoin de faire entrechoquer leurs mots, au rythme de la vie, de ses folies, de ses désastres.

"Envoyé Spécial "nous a montré après la catastrophe de Fukushima des "liquidateurs" de Tchernobyl, malades, usés, écoutant un poème lu par un ouvrier, sur l'oubli du monde devant leurs souffrances.

C'est ça, la poésie. Et pas un comptage arithmétique.
Ou plutôt, c'est aussi cela.
Ouvrir les portes du monde. Ecouter. Partager. Et Monsieur Imre Kertesz a proclamé haut fort que, OUI, la poésie était possible après
Auschwitz: possible, nécessaire, indispensable.

Mes mots, eux, sont revenus le 30 avril 2008, par hasard ou par miracle; ils s'étaient tus longtemps, depuis ces ans où une adolescente rêveuse déclamait du Rimbaud avant l'oral du bac...C'est justement suite à la lecture d'un texte sur "Oasisdesartistes" que ma mots se sont à nouveau bousculés, après trente années de silence.

Je ne les laisserai plus partir.


Curriculum vitae




Rhénane

Pour les étés de mon enfance
Bercés par une Lorelei
Parce que née de forêts sombres
Et bordée par les frères Grimm
Je me sens Romy et Marlène
Et n’oublierai jamais la neige

Rémoise

Pour un froid matin de janvier
Parce que l’Ange au sourire
A veillé sur ma naissance
Pour mille bulles de bonheur
Et par les vitraux de Chagall
Je pétille toujours en Champagne

Carolopolitaine

Pour cinq années en cœur d’Ardennes
Et mes premiers pas en forêt
Pour Arthur et pour Verlaine
Et les arcades en Place Ducale
Rimbaud mon père en émotion
M’illumine en éternité

Albigeoise

Pour le vaisseau de briques rouges
Qui grimpe à l’assaut du ciel bleu
Pour les démons d’un peintre fol
Et ses débauches en Moulin Rouge
Enfance tendre en bord de Tarn
D’une inaliénable Aliénor

Tarnaise

Pour tous mes aïeuls hérétiques
Sidobre et chaos granitiques
Parce que Jaurès et Lapeyrouse
Alliance des pastels et des ors
Arc-en-ciel farouche de l’Autan
Montagne Noire ma promesse

Occitane

De Montségur en Pays Basque
De la Dordogne en aube d’Espagne
Piments d’Espelette ou garigues
De d’Artagnan au Roi Henri
Le bonheur est dans tous les prés
De ma Gascogne ensoleillée

Toulousaine

Pour les millions de toits roses
Et pour l’eau verte du canal
Sœur de Claude et d’Esclarmonde
Le Capitole me magnétise
Il m’est ancre et Terre promise
Garonne me porte en océan

Bruxelloise

Pour deux années en terre de Flandres
Grâce à la Wallonie que j’aime
Parce que Béguinage et Meuse
Pour Bleus de Delft et mer d’Ostende
En ma Grand Place illuminée
Belgique est ma troisième patrie

Européenne

Pour Voltaire Goethe et Schiller
Pour oublier tous les charniers
Les enfants blonds de Göttingen
Me sourient malgré les martyrs
Je suis née presqu’en outre-Rhin
Lili Marleen et Marianne

Universelle

Pour les mots qui me portent aux frères
Par la poésie qui libère
Parce que j’aime la vie et la terre
Et que jamais ne désespère
Pour parler toutes les langues
Et vous donner d’universel.
  • Other
  • Tant qu’il y aura des livres.


    D’aucun se demandent ce jour si la formule du livre sur I-Phone va devenir un must…
    Permettez-moi de sourire, comme je souris lorsque, dans quelque soirée ou article, le débat en vient à tourner autour de l’avenir du livre numérique.
    Parce qu’à mon sens, ce débat n’a pas lieu d’être, quoiqu’en pensent les esprits soit disant éclairés, qui vous servent du papyrus et du Gutenberg dans d’indigestes discours d’évolution livresque, se prenant pour les Darwin de l’édition et nous accusant presque de créationnisme littéraire !
    Je souris, parce que si lire est pour moi un automatisme, un mouvement réflexe, absolument incontrôlable -je fais partie de ces extrémistes qui lisent jusque dans l’endroit où ils ne peuvent qu’être seul...Oui, rien ne m’échappe, même pas la composition du spray désodorisant « senteur printanière »- , devenu aussi indispensable que respirer ou battre des paupières, lire demeure aussi un acte fondateur, unique, et synesthésique.
    Seuls les vrais lecteurs savent l’indicible jouissance procurée par cette symbiose entre l’objet-livre et le lecteur, cette communion des sens et de l’esprit, aussi variée que l’humeur d’une femme, aussi profonde qu’un premier amour, cette rencontre concrète et apéritive entre un homme et un roman –ou un recueil de poèmes, un essai, un magazine…-, qui préfigure celle de l’écrivain et de son lecteur.
    Choisir un livre, c’est d’abord échanger ce premier regard.
    On flâne, au hasard d’une grande librairie, l’œil papillonnant entre ces centaines de titres, et soudain travelling, puis gros plan sur un livre : l’Elu ; le prendre, le tenir, le soupeser, le retourner. On regarde la jaquette, on lit le titre, mais c’est bien un ensemble de sensations qui sont là, uniques…Au creux de votre main, un monde à naître. Au coin de cette étagère aussi insignifiante qu’une galaxie oubliée, soudain, c’est le Big Bang. Si vous achetez ce livre, c’est certain, le soleil aura rendez-vous avec la lune, car votre écoute de lecteur sera unique, faite de ces particules élémentaires de plaisir et d’imaginaire et de votre façon d’appréhender ce destin, qui au coin d’une table de bistrot, qui sur du sable blanc, qui devant un paysage qui défile…
    Et puis c’est comme pour les gens; de nos jours, on se rencontre dans la rue, chez des amis, ou encore au gré des cybers espaces…Rencontrer un livre n’échappe pas à ces nouveaux critères : « Amazon » ou « Price Minister », certes, c’est agréable, doté d’un sens pratique certain, surtout lorsque l’on habite au fin fond de la Nièvre ou vers Ouessant…Mais surfer sur un site de vente de livres n’égalera jamais cette promenade baudelairienne au milieu de rayonnages qui sont autant de vertiges à venir. Tant de « passantes » dans ces pages, offertes comme autant de désirs indicibles…
    Et puis il y a les ambiances, les atmosphères…Oui, comme pour les rencontres amoureuses ou amicales, on peut rencontrer un livre au milieu du brouhaha d’un supermarché, soudain sauvé de la frénésie consommatrice par l’achoppe d’une couverture complice, comme on s’évaderait sur un balcon avec un inconnu lors d’une soirée un peu trop bruyante ; ou encore au détour d’une petite librairie de quartier : le voilà qui nous sourit, au milieu de la poussière de cette étagère un peu gauchie, ce livre de poche d’une édition surannée, que nous avions prêtée à vingt ans et que nous regrettions depuis, tout comme nous sourirait cette femme encore belle, assise à cette petite terrasse de village ; et la douceur de son regard nous rappellerait celle de nos enfances.
    Ensuite, on se rapproche, on se parle, on s’invente.
    Il y a tant de façons de se colleter à un livre que des milliers d’applications I-Phone ne suffiraient pas à les imiter…
    Vous souvenez-vous de ce plaisir sacré des lectures interdites, lorsque, quand les parents nous croyaient endormis, et que nous voulions absolument finir ce « Club des cinq » avant minuit ? Aucune touche, même tactile, ne remplacera la fièvre de ce plaisir d’enfant, aussi secret que le goût de ces premières cerises dégustées dans le verger du voisin, aussi fruité que notre premier baiser.
    Adolescents, ensuite, nous lisions partout. Je me souviens très bien de cette urgence, il fallait tout lire, tout découvrir, les milliers de pages en compagnie de Raskolnikov ou de Scarlett ne nous effrayaient pas, alors vous pensez si elles me font sourire, les perspectives de ce misérable petit « feuilleton sur I-Phone »… C’est comme un appel à l’anorexie…Je ne suis pas Kate Moss, aujourd’hui encore je suis restée dans le plaisir, il me faut des pages, les libertés, des espaces, pour lire, et pour dire…Je suis restée cette ado rebelle qui dévorait Kerouac et se rêvait sur la route, et, même si j’adore, justement, me promener dans les immenses forêts du net, me colleter aux vertiges facebookiens ou aux délires des Twitter et autres tchatts, je refuse d’enfermer la littérature dans des machines à penser. A chacun ses espaces, sachons séparer le bon grain des TICE et l’ivraie de ces débordements paradoxalement réducteurs.
    Je veux rester maître de mes plaisirs de lectrice. Tenir le livre, le poser comme bon me semble -oui, je corne les livres, oui, je les annote, oui, il m’arrive même d’en arracher des pages, ils sont vivants, entités presqu’autonomes, et libres, tellement libres. Je veux pouvoir me vautrer dans mon grand fauteuil de cuir et lire la moitié de la nuit, à m’en arracher les yeux, ce roman dont les personnages vont m’habiter des semaines durant ; je veux pouvoir ne lire ce policier qu’à table, petit plaisir monogame de célibataire, et tacher ses pages pleines de bruit et de fureur de confiture-vous imaginez l’état de l’I-Phone si je lisais un Harlan Coben avec mes mains collantes ?-
    Et puis lire est un acte dialogique, un échange, certes, entre l’écrivain et son lecteur, mais aussi un moment unique, intrinsèquement solitaire ; quand on lit, on ne parle pas, on ne téléphone pas, on ne prend pas de photos, on ne consulte pas un GPS ni ne regarde une webcam coquine…Vous vous imaginez, à la fois à Combourg et en train de consulter votre horoscope ? Vous le visualisez, Julien Sorel, à deux doigts de surfer sur Meetic ? Quel manque de respect vis-à-vis de l’auteur, quelle mascarade de penser un seul instant réduire sa démarche à une application virtuelle…Ce n’est plus Mozart qu’on assassine, c’est Hugo que l’on lapide, c’est Verlaine que l’on crucifie, c’est Ovide que l’on égorge !
    Enfin, last but not least, les odeurs, ces phéromones si chers aux véritables lecteurs…L’odeur de l’encre fraîche, véritable plongée dans une presse d’imprimerie synonyme des libertés gagnées au fil des siècles, rappelant aussi, justement, le plaisir très féminin que nous avons à feuilleter nos chers magazines…Autant je suis moi-même devenue une inconditionnelle de cette presse participative qui circule sur le net, autant je ne pourrais jamais me passer de ma gourmandise mensuelle en ouvrant mon Marie-Claire…Et l’odeur de nos vieux livres de poche, aussi émouvante que celle d’un grenier à foins ou d’une cave où mûrissent des pommes, l’odeur de nos autrefois…
    Tant qu’il y aura des livres, la liberté existera.
    La liberté de penser par nous-mêmes et non pas par le biais de machines pré formatées et « d’applications ».
    La liberté d’exprimer nos émotions, toutes nos émotions, en harmonie avec cette terre vivante qui est bien plus qu’un écran, cette terre que nous habitons pleinement, libres de corps et d’esprit.
    Tant qu’il y aura des livres, oui, j’en suis persuadée, les hommes resteront libres.

    http://www.lepost.fr/article/2010/02/17/1945092_tant-qu-il-y-aura-des-livres-ou-julien-sorel-sur-meetic.html
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  • Yoga, Gi Kkong, marche.
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